Développer l’amandier en terre loudunaise
Une-technique imparable : le semis de graines pré germées
Cette technique est idéale car elle permet de fixer le plant idéalement dans son terroir. En effet, l’amandier, comme le noyer, le chêne ou le pêcher qui est un cousin du genre prunus, est un arbre qui mérite d’être semé en place plutôt que d’être transplanté.
La raison en est toute simple il produit, même dans la première année, une racine pivot très importante qui assure une bonne stabilité dans le terrain où il est installé. Si ce pivot est coupé lors de la transplantation, non seulement les chances d’ancrage seront moindres, mais en plus le jeune plant va se trouver stressé et freiné dans son développement.
Fiche technique pour élever des semis d’amandes
Si vous possédez un amandier ou même si vous connaissez un arbre dont l’amande vous intéresse par son goût, sa grosseur ou sa forme, et que vous souhaitez faire des semis de cette variété, rien de plus simple. Il suffit de suivre à la lettre ces quelques recommandations:
La récolte des amandes
Elle peut se faire entre septembre et novembre. Sélectionnez les plus belles amandes. Le gaulage est nécessaire sur certaines variétés, notamment celles à coque dure.
La récolte de ces dernières peut s’étaler jusqu’en décembre. Les variétés à coque tendre (recherchées aussi par les mésanges et les rongeurs) seront récoltées dès septembre/octobre, une fois arrivées à maturité.
Les amandes douces seront recherchées en premier lieu mais il est aussi important de semer des amandes amères. Non seulement, cet amandier est recherché comme porte-greffe pour développer les pêchers ou les abricotiers en terrain calcaire, mais en plus, ses amandes sont mélangées aux amandes douces (avec grande parcimonie) dans les toutes les préparations de pâte d’amande, ce qui permet de rehausser le goût. Attention toutefois avec les enfants et les animaux à cause de leur toxicité.
La stratification des amandes
Il s’agit de maintenir l’amande en léthargie en lui préservant son pouvoir de germination. Pour se faire, dès qu’elles sont récoltées, il faut les conserver dans du sable.
Disposez-les dans un pot de fleur par exemple. Enterrez ce pot contre un mur situé au nord. Prendre soin de les protéger contre les rongeurs, grâce à un grillage par exemple. On peut aussi les mettre à la cave, dans un cellier ou autre lieu frais, toujours abrités des rongeurs.
Chaque amande doit être placée soit à plat, soit la pointe vers le haut car c’est de là que sortent la racine (qui se retourne vers le sol) et la plantule quelques jours plus tard.
La germination
Au moment où les amandiers fleurissent (période variable selon les années entre fin janvier et fin mars), les amandes commencent à germer dans le pot. Par le haut de l’amande, une petite racine se forme, racine pivot qui se retourne d’emblée naturellement vers le sol. Puis quelques jours plus tard, sort une minuscule plantule.
Dès que la première plantule pointe hors du sable, il faut sortir les amandes pré germées du pot.
La levée du plant
Retourner délicatement le pot et récupérer les amandes en germination. Replacer les autres dans le sable, elles germeront à la suite.
Il faut alors placer les amandes germées une par une dans un pot de terre et placer ce dernier au soleil et à la chaleur en arrosant quelque peu le sable. Attendre quelques jours pour que la plante fasse environ 5 à 10 cm de haut.
C’est alors qu’il faut placer cette amande pre germée en terre, dans une aire préparée à l’avance.
La plantation
L’idéal est de mettre en place la graine pré germée dès le début du printemps, vers fin mars début avril.
L’aire de plantation doit être exempte de la moindre herbe sur plus d’un mètre de diamètre. Semer l’amande pré germée sans trop l’enfoncer. Laisser la plantule sortir seulement quelques centimètres au-dessus du sol.
Bien maintenir l’aire de plantation humide dans les premières semaines. Pour se faire, il faut prévoir l’installation d’un bon paillage naturel autour du jeune plant. Ceci permettra de lutter efficacement contre les périodes prolongées de sécheresse et d’économiser l’eau et le temps passé à arroser.
Ne pas hésiter à protéger le jeune plant en installant un grillage assez large autour du plant, à plus d’un mètre de hauteur (moins haut si vous êtes dans un jardin protégé des chevreuils). Attention toutefois aux lapins et aux lièvres, qui adorent les jeunes pousses.
Si vous choisissez d’élever votre jeune plant en pépinière avant de le transplanter, il se développera bien plus vite encore. Mais attention, dans ce cas, il faudra planter le jeune amandier dès l’hiver suivant (le plant fera alors plus d’un mètre de haut), en prenant soin de ne pas abîmer le pivot, déjà fort conséquent.
Normalement, si vous respectez ce schéma, vous n’aurez aucun mal à obtenir des amandiers et vous nous aiderez assurément à sauver un des arbres les plus emblématiques du Poitou.