Lors de la plantation des haies, on peut envisager de planter, en dehors des espèces qui sont dans le document «Arbres et arbustes selon la nature des sols », quelques autres espèces qui sont utilisées couramment dans les parcs et les jardins pour leurs caractères décoratifs.
Beaucoup d’autres espèces peuvent être prises en considération. Il y a différents sols de nature intermédiaire. Il y a aussi des sous-sols qui sont différents du sol superficiel.
Lors de l’installation d’une haie,
il y a lieu de prévoir la disposition des différentes espèces. Si la haie fait quelques mètres de longueur, elle est constituée par la suite des différentes espèces. Quand elle couvre une longueur de plusieurs dizaines de mètres, on peut répéter cette disposition autant de fois qu’il est nécessaire; on peut aussi planter plusieurs plantes semblables, groupées par 3 à 5 éléments (ou plus, selon les désirs qui sont exprimés): on obtient ainsi une disposition séquentielle, qui présente un certain intérêt pour l’aspect du paysage.
Lors de la plantation de la haie,
il y a lieu de tenir compte de la largeur qui sera couverte par celle-ci, quand elle aura atteint son complet développement. Cette largeur peut être supérieure et, même, nettement supérieure à la distance qui est prévue par la loi, par rapport à la propriété voisine.
Lorsque la surface du terrain le permet, on peut envisager l’établissement de 2 haies parallèles. Il y a alors une « haie haute« , qui est constituée par une seule rangée de grands arbustes et d’arbres de hauteur moyenne. Par rapport à celle-ci, on implante une « haie basse« , du côté ensoleillé. Il faut alors prévoir une largeur suffisante de terrain libre et engazonné entre les deux haies (par exemple 2 à 3 mètres), lorsqu’elles auront atteint leur développement normal
Lorsque la situation le permet, en terrain ouvert, là où il n’y a ni arbre ni espace boisé, il est possible d’envisager l’implantation de quelques arbres et d’arbustes. On peut, par exemple
– planter 4 arbres espacés de 6 mètres, sur un espace carré, en les accompagnant d’un certain nombre d’arbustes. Ceci a pour but d’abriter la faune naturelle, en assurant un point d’appui pour les espèces animales, qui peuvent ainsi se maintenir dans l’espace rural.
En plantant 4 arbres en formation carrée, espacés de 6 mètres et en prévoyant 4 mètres de largeur pour joindre le terrain voisin, cela constitue une parcelle carrée de 14 m (4+6+4) de côté, c’est-à-dire de 196 m2 de surface. On peut envisager, dans un espace triangulaire, de planter 3 ou 5 arbres, ou plus, selon la situation.
Yves Mauxion
Les haies et le CAD (Contrat Agriculture Durable )
Le CAD est un moyen mis à la disposition de l’agriculteur pour lui permettre de vivre en bons termes avec les haies existantes et les arbres isolés sur une exploitation.
Le CAD doit permettre, dans le cadre d’un remembrement ou réaménagement foncier, d’éviter l’arrachage abusif, car rien n’est plus triste que de voir à chaque aménagement foncier disparaître des kilomètres de haies, parfois centenaires et composées d’essences innombrables et adaptées au terrain, où vivent une flore et une faune indispensables.
Quels sont les avantages du CAD ?
Pour les haies en place, il n’y a pas de surface déduite lors de la déclaration PAC, politique agricole commune (de l’Europe), si la haie n’excède pas 4 m de large.
Si la haie est au milieu d’un champ, les deux côtés sont pris en compte. Si cette haie est en bordure de champ, seul le côté jouxtant la parcelle cultivée est pris en considération.
Une fois cela déterminé, on mesure la longueur de la haie et on calcule le montant de l’aide, pour l’entretenir, de la façon suivante : 0,38 euro par an par mètre linéaire dans la limite de 400 M2 par hectare et par ïlot. Les bordures de bois ont les mêmes avantages. Si l’on fait le calcul, il vaut mieux entretenir ces haies que de les arracher pour produire du blé à 8 euros le quintal.
Pour les arbres, l’aide pour un arbre isolé en place est de 4,57 euros par arbre par an, avec un maximum de 10 arbres par hectare par îlot et pour une plantation en ligne de 10, 06 euros par arbre par an, à raison de 15 arbres par hectare et par îlot. Toutes ces aides sont majorées de 20 %, si l’exploitation est en zone « Natura 2000 ».
Donc, j’invite les agriculteurs à prendre leurs calculettes avant de payer la pelleteuse pour arracher notre patrimoine végétal, que nos ancêtres avaient mis en place pour le bien être des animaux et des hommes.
MICHEL METAIS
(Paru dans la Feuille Arbrissel N°8)