« Ma terre, il est vrai, entre nous, que tu es la plus belle, mais qu’il faut bien tailler dans ta toison rebelle, au milieu du concert que donnent les oiseaux chantant le renouveau du printemps. » ( Jules Fortuné)
Tout pousse et nous avons beaucoup à tailler dans le bois pour rendre à notre environnement humain, l’espace de sa beauté. Mais bien souvent, nous avons confondu entreprise de paysage et entreprise de nettoyage.
Aujourd’hui même, nous allons apprendre à ne plus considérer le bois de taille comme un vulgaire déchet. Chaque forêt forme un humus stable et durable. C’est lui qui a constitué la première fertilité du sol dont ont bénéficié les moines du Moyen-Âge après avoir défriché nos forêts primitives. Les cinq derniers siècles ont réduit notre terre à l’appauvrissement et au dérèglement. Que voyons nous dans une forêt saine et naturelle ? Autant de biomasse morte que vivante. La boucle est bouclée.
La décomposition, au sol, du bois et des feuilles permet aux champignons mycorhiziens d’évoluer. Ceux-là vivent en symbiose avec les arbres. Se fixant sur leurs racines, ils profitent de la sève élaborée par l’arbre.
En retour, les mycorhizes des champignons sont les véritables « poils absorbants » de l’arbre, responsables de son alimentation et de sa santé.
Mais dans les villes, les jardins, sur les bords de route, les rond-points, nous ne saurions tolérer l’enchevêtrement puissant des arbres de la nature. Nous utilisons alors un broyeur de bois et passons à la moulinette toute branche taillée ou abattue.
En épandant ce broyat sur le sol, au pied des plantations et des vieux arbres, nous réalisons des soins bénéfiques, tant sur le plan économique que physiologique.
Ce que l’on nomme couramment » MULCHING » pour les arbres, est donc un paillage fait de copeaux de bois, permettant de limiter la concurrence herbacée et l’entretien » espace vert tondu ». Mais encore, le mulching nous fait comprendre la frontière entre la prairie et la forêt.
Rappelez vous que les arbres sont des êtres extraordinairement bienfaisants. En évoluant pendant des millions d ‘années, ils ont rendu l’atmosphère de notre planète vivable. Merveille de la photosynthèse qui transforme le carbone de l’air en bois. ce bois servira de support dynamique aux êtres vivants qui produiront à leur tour du gaz carbonique par leur activité biologique, dans le cycle de la vie.
Au cours de l’hiver, pour nettoyer nos parterres, si nous autorisons de brûler le bois taillé dans l’année, nous courcicuitons le cycle du carbone et nous privons ainsi nos domaines ou notre pays, d’un précieux humus à venir.
Lorsque nous voyons le brûlot à quelques pas d’ici, nous sommes au cœur de l’Amazonie. Le mulching se pratique chez les particuliers et en collectivité.
Ainsi, le regard se porte sur les cimes et sur nos racines.
Guillaume Panneau