Une chanson que les anciens aimaient entonner lors de cette saison particulière qui précède les beaux jours.
En effet, la taille est terminée, et pour ceux qui cultivent une vigne familiale, l’on a conservé quelques « brins » afin de les planter au mois de mai.
Bien entendu, pour ces amateurs de cépages anciens, c’est un moment privilégié. Et on le renouvelle d’année en année avec un plaisir certain.
Cependant la culture de la vigne en « mode familial », s’est perdu en quelques dizaines d’années. Quelques irréductibles continuent toutefois à planter tant Baco, qu’Othello et autres cépages que l’on a qualifié « d’interdits » !
Alors certains autres ont décidé de les faire connaître.
C’était il y a maintenant 13 ans
Plantation de la vigne conservatoire de Marcoux
Vincent Aguillon, animateur de pays avait récupéré une bonne cinquantaine de variétés dans le pays loudunais et a réalisé chez lui une pépinière. Après avoir passées plusieurs semaines dans du sable de carrière (sable forestier), les boutures ont été emmenées jusqu’au site de plantation, la butte de Marcoux.
La plantation a été réalisée en deux fois, le 14 avril et le 15 mai, en lune descendante, afin de favoriser l’enracinement.
La première partie fut assurée par bouturage, les racines n’étant encore pas apparues. La seconde permit d’implanter plusieurs dizaines de boutures enracinées.
Les 600 plants furent installés par Vincent, qui fut aidé dans sa tâche par Jacky Ouvrard et Benoît Chastaignier, employés de la CCPL.
La technique est la suivante:
Installation plusieurs mois au préalable de copeaux de BRF provenant de la forêt de Scévolles, sur les bandes de plantation, distantes de 2,50m l’une de l’autre.
Les rangs sont espacés afin de rendre plus agréables les futures visites de groupes. Ceci permet également de resserrer les plants les uns des autres sur la ligne (0,80m au lieu de 0,90 voire un mètre dans le pays) car ils auront suffisamment de terre pour bien pousser.
Le schéma a été réalisé par Vincent suite à des conseils prélevés ça-et-là auprès de spécialistes ou de gens chevronnés.
Les lignes correspondent à des familles. Le placement sur la ligne correspond à l’aspect identitaire du pays, plus courant ou anecdotique (trois familles).
Le placement tient compte également, autant que faire se peut, de la période de maturité, les précoces ensemble par exemple.
Les cépages de blanc, qui ont besoin de plus de maturité et d’ensoleillement, ont été placés sur le haut de la pente, les cépages nobles d’un côté, les cépages hybrides de l’autre et enfin, sur une ligne, les cépages de raisins de table qui seront menés en treille.
Pour les cépages de rouge, idem, hormis que la ligne de treille a été installée au milieu de la vigne, séparant cépages nobles des cépages hybrides.
Technique :
Au moment de la plantation, jalonnement des lignes.
Enlèvement des copeaux au niveau de chaque pied, façonnage d’un petit trou à la barre à mine; installation dans le fond d’un peu de sable forestier (sable gras).
Piquage de la bouture, en laissant un ou deux yeux hors sol. Protection par une chausse de 60 cm de haut tenue par deux baguettes de bambous. Arrosage dans la foulée.
L’herbe sera tondue aux abords des lignes avant l’été et la tonte complète de la zone ne se fera qu’en septembre.
Les pieux seront installés à l’automne, les pieux en ardoise (achetés chez Mme Bozec, à Loudun) étant à implanter à chaque changement de variété.
Un pieu en robinier (de récupération, donnés par Georges Bonnet, maire de Guesnes, et Claude Aguillon, père de l’animateur) sera installé en intercalaire, de sorte à avoir un pieu tous les 5 mètres.
Au bout des lignes, les emmâres sont accompagnées parfois de rosiers et parfois de verdelles. Ils ont également installé quelques variétés de pêchers.