Une sympathique exposition participative ayant pris place dans un espace public de Brest offrait un sujet original : l’arbre dans la peinture.
Faute de document disponible, nous en reproduisons le texte copié sur place.
Un élément prépondérant de la peinture du 19ème siècle
Le paysage arboré représente un élément prépondérant au 19ème siècle. L’arbre en tant que sujet de la peinture, se retrouve chez différents artistes comme Camille Corot (1796-1875) ou Théodore Rousseau (1812-1867) ainsi que dans des mouvement artistiques notamment les écoles néoclassique et romantique. Entre 1839 et 1860, la représentation de l’arbre atteint son apogée.
Ce besoin de retour à la nature s’affirme dans un contexte d’intensification de l’industrialisation de l’Europe. C’est en observant la nature dans laquelle l’homme n’a qu’un rôle accessoire, qu’il recherche l’énergie du monde.
Quand la représentation de l’arbre devient portrait
Les paysagistes deviennent de véritables portraitistes d’arbres. Les représentations réalistes des arbres s’effectuent avec un maximum d’exactitude, comme en témoignent les dessins de Jean-Charles Duval (1880-1963). Une précision minutieuse qui n’est pas sans rappeler l’observation d’études botaniques ou d’estampes japonaises, tels que les recueils de La Manga de Katsushika Hokusai (1760-1849).
Suivre l’anatomie de l’arbre
L’arbre est envisagé comme un outil d’évaluation pour enregistrer le paysage classique : un concentré de difficultés techniques. Attachés à suivre le plus fidèlement possible l’anatomie de l’arbre, certains peintres utilisent parfois la technique de la photographie pour reproduire la nature. D’autres choisissent de rompre avec ce réalisme, en osant un cadrage audacieux, à l’instar du peintre Cunot Amiet (1868-1961).
Un sujet aussi pour les contemporains
Des artistes contemporains se saisissent également du motif de l’arbre, comme Alexandre Hollan (né en 1933), dont l’observation patiente des arbres le mème à en faire un sujet récurrent de ses peintures, ou François Dilasser (1926-2012), dans une série d’arbres aux formes synthétiques et colorées.
A Loudun, un peintre méconnu
Vous n’en avez peut-être certainement jamais entendu parlé, mais nous avions à Loudun un peintre de cette époque qui lui aussi s’est intéressé à la nature et aux arbres.
Il s’agit de Carl Rosa.
CARL ROSA (1853-1913), un peintre fier de sa ville natale, Loudun De son vrai nom Raoul Marie Léon CORNILLEAU nait en 1853 à Loudun.
La faillite de son père le conduit loin de Loudun alors qu’il n’a que 3 ans.
Après son arrivée à Paris il effectua différents séjours à l’étranger, notamment l’Angleterre : Il épouse une anglaise et son pseudo vient du nom d’artiste d’un violoniste anglais. Il regagne la France en 1885. C’est un artiste engagé, cultivé : il défend très vite ses confrères !
Il crée en 1885 l’Académie des Champs Elysées (300 élèves en 1894).
Il offre à sa ville natale deux grands tableaux mais Carl Rosa rêve de créer à Loudun un musée pictural : En 1905 il obtient que soit créée une salle de peinture à l’Hôtel de Ville.
Il mourra en 1913, il est enterré au cimetière de Montmartre.
Carl Rosa est un peintre paysagiste qui va chercher son motif dans la nature. Il peint en plein air. Il aime les vieux clochers, les sites solitaires, l’automne, la rivière ; il est familier aux effets de soleil ou de brume avec toujours une lumière douce qui éclaire tout avec un ciel toujours bleu pâle ce qui lui a valu le surnom de « poète au pinceau ».