L’apoticairie,c’est-à-dire la pharmacie précède immédiatement le jardin des plantes médicinales. On y .conserve les « simples séchés » et parfois écrasés au pilon de bois. Au Moyen-Age, la médecine et la diététique entraient dans l’enseignement qui correspondait à notre enseignement secondaire.
Pour l’échelon universitaire, le centre le plus renommé était celui de Salerne dont l’école de Montpellier est directement issue.
La médecine et la chirurgie médiévales étaient développées. On savait pratiquer des trépanations sur les vivants, opérer pour extirper un corps étranger, faire des sutures au fil de soie, réduire des fractures et pour toutes ces opérations, endormir le malade.
Guy de Chaulhac en habit rouge de « physicien » c’est-à-dire de médecin du XlV s. fut l’un des grands praticiens médiévaux.
Il naquit dans le petit village de Chaulhac proche du Malzieu dans la baronnie de Mercœur. Très illustre pour ses travaux de chirurgie, notamment son ouvrage Chirurgia Magna; on l’a appelé « le père de la chirurgie moderne ».
Il fut le médecin du pape Urbain V (son compatriote) mais sa renommée est surtout due aux soins inlassables qu’il apporta au peuple frappé par l’épidémie de peste.
Cette maladie avait disparu depuis le VI s. et revint d’Orient (véhiculée par les rats des navires). Personne ne savait la soigner et l’on dit que le tiers de la population occidentale trépassa.
Guy de Chaulhac resta au milieu des pestiférés, attrapa lui-même la maladie et trouva le soin approprié. Un grand hôpital montpelliérain porte son nom. Médecin, il était aussi chanoine de Mende.
Au Moyen-Âge, l’hygiène dans les hôtels-Dieu (ou hôpitaux) était très importante. Chaque malade avait son lit individuel dont les draps blancs étaient changés quotidiennement et lavés à la rivière. Chacun disposait de plusieurs couvertures (notamment fourrées de peaux de bêtes en hiver). Les médicaments composés dans l’apothicairerie faisaient l’objet de vérifications quotidiennes et draconiennes. Bien sûr, tous ces soins étaient dispensés gratuitement aux pauvres, aux malades et aux pèlerins. Une « super » sécurité sociale avant la lettre.
Face à Guy de Chaulhac, Hildegarde de Bingen qui fut abbesse à l’époque romane et favorisée de visions particulières. Auteur d’ouvrages philosophiques, compositeur de musiques (que l’on édite aujourd’hui en CD), prédicateur des foules et des souverains de son temps, cette femme exceptionnelle avait des connaissances très approfondies en herboristerie. C’est elle qui découvrit les vertus de l’arnica, remède souverain pour tous les coups et traumatismes.