C’est un fort bel arbre de futaie (20 à 30 mètres) genre ulmacée – pouvait vivre 500 ans.
Il aime les terres grasses, terrains frais, humides, calcaires.
Fleurit en avril – hermaphrodite ou polygame, fleurs qui portent sur le même pied des fleurs mâles et des fleurs femelles.
Le bois est rougeâtre avec des veines brunes. Bois ferme, compact, solide, élastique, fibreux, résiste à l’humidité, difficile à polir. Très recherchée, la loupe d’orme.
Utilisé en menuiserie, ébénisterie, charpente, marqueterie, en sculpture en forme simple, charronnage, carènes de navire, roues, cellulose pour les besoins en pâte à papier, et bois de chauffage.
Le feuillage était une nourriture pour les animaux.
Le bois pour les crosses de fusil.
Trois espèces :
– l’orme montagnard
– l’orme champêtre ou de Gaule
– le franc orme.
La graphiose
Première épidémie, début 1916. Disparition de 40% des deux principales espèces d’ormes.
La seconde épidémie, début 1970, signalée en Angleterre à proximité des ports par l’introduction des grumes d’orme d’Amérique du Nord. Puis dans la région parisienne.
Hélas, aucun traitement n’est réellement efficace fait par perfusions dans l’arbre.
La ville de Paris avait dépensé des sommes importantes pour essayer de sauver, sans résultat, les ormes des quais du Louvre.
Dans le Loudunais on voit encore quelques ormes, dont un dans la commune de Coulonges qui peut avoir 400 ans. Quelques un à Mazeuil, à Moncontour.
La cause de la graphiose est provoquée par un champignon microscopique (ophiostoma novo-ulmi) qui se développe dans les vaisseaux de l’arbre, perturbe la circulation de la sève, provoque un flétrissement du feuillage et la mort de l’orme. Il est transporté par un coléoptère (le solyte).
–Place de l’église «l’ormeau creux» était le survivant de deux Sully. Victime de son grand âge et de la graphiose, il a été abattu au grand désespoir des habitants du village de Frontenay-sur-Dive.
–Maximilien de Béthune, duc de Sully. 1559 – 1641 – Ministre de Henri IV
«Le labourage et le pâturage sont les deux mamelles de la France».
Par un édit de 1610, il obligea les communautés à la plantation d’arbres, et en particulier des ormes, le long des routes et des places publiques.
Le bois devait procurer aux armées du roi la crosse des fusils et l’affût des canons.
Autre avantage, les branches basses offraient la possibilité de rendre la «haute justice», c’est à dire la pendaison.
Loupes et broussins
Il s’agit là de défauts du bois, excroissances ligneuses qui se développent sur certains arbres. La loupe d’orme étant par exemple très réputée.
Les loupes ou les broussins ne sont pas une maladie des arbres. La différence entre la loupe et le terme de broussin c’est la taille.
Le broussin est de dimension plus modeste. On en trouve de magnifique sur des racines de cyprès.
La loupe, au contraire peut envelopper une grande partie de l’arbre considéré.
Le phénomène n’est pas élucidé. Les causes sont mal connues: la nature de l’arbre, le lieu, la composition du sol, les agressions par émondages réguliers du houppier, actions parasitaires ou animalières, broutages répétitifs.
Il ne faut toutefois pas les confondre avec autres types de protubérances : tel que cicatrisations de greffes, chancres ou tumeurs.
Dans tous les cas, ces loupes ou broussins sont très recherchés par les ébénistes et sculpteurs sur bois.
Paru dans la « Feuille Arbrissel » N°30
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