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L’outarde canepière

Des mesures pour la sauver

Nos plaines abritent une espèce en voie de disparition : l’outarde canepetière. La LPO veut inciter les agriculteurs à collaborer pour leur sauvegarde.

L’outarde canepetière est un oiseau migrateur en voie de disparition. Les plaines du Mirebalais-Neuvillois et quelques sites du Loudunais abritent la plus grosse population d’outardes du Centre-Ouest de la France, avec seulement une centaine de mâles chanteurs.

Entre 1970 et 2000, ses effectifs ont diminué de 95 %. Sans les dispositifs gérés par la Ligue de protection des oiseaux en collaboration avec les agriculteurs, et financé par l’État et l’Europe, leur disparition était annoncée à l’horizon 2010. Ces dispositifs font partie des mesures agroenvironnementales et climatiques.
40 communes concernées dans la Vienne

Il s’agit d’accompagner financièrement les agriculteurs volontaires par période de cinq ans, renouvelable. Ils doivent garder un habitat pour l’espèce en mettant des parcelles en jachère, souvent semées de luzerne.
Pour la Vienne, ce sont près de 40 communes des plaines du Mirebalais-Neuvillois (entre Poitiers et Loudun) qui sont concernées. Saint-Jean-de-Sauves, La Grimaudière ou Pouant en font également partie, mais toutes n’ont pas les mêmes résultats. Philippe Landry ou Alain Thomas, tous deux céréaliers ont adhéré au dispositif respectivement depuis 15 ans et 8 ans.

L’un a ses champs sur Sennesais, l’autre sur La Grimaudière : s’ils voient les outardes, l’un pense que leur population se maintient difficilement, tandis que l’autre a vu la différence et peut en observer plus qu’avant.
Les terrains laissés en jachère ne doivent être fauchés que deux fois par an, à des dates précises, ce qui permet aux femelles, « qui nichent au sol dans l’herbe, de mener à terme leur reproduction puis de nourrir leurs jeunes très gourmands en insectes ».

La contrepartie financière va de 450 à 510 € l’hectare.

Philippe Landry est plus sceptique sur l’action en faveur de l’outarde que sur celle des busards : « Je suis envahi de mulots, et les busards font bien leur office, mais pour l’outarde, je ne sais pas si on leur laisse des champs suffisamment grands, et comme on ne désherbe pas, la luzerne étouffe ; il faudrait d’autres moyens », dit-il.
Alain Thomas, quant à lui en voit de grosses concentrations à La Grimaudière, surtout en septembre, au moment du grand départ.

Non loin de là – à vol d’oiseau – on trouve aussi Francis Laurentin à Massognes, dans le Mirebalais : il a participé au projet expérimental dès la fin des années 90 sur le secteur.
En 2002, il a signé les premiers contrats, et met actuellement à peu près 10 % de son exploitation à disposition de cet oiseau qu’il a appris à connaître : « Et c’est en tracteur qu’on arrive à l’approcher au plus près, à 10 ou 20 mètres », raconte-t-il, alors qu’il les compte souvent et se plaît à photographier leur envol. Un vrai plaisir pour un passionné de nature comme lui.

Thérèse minuit

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