Le peuplier noir, Populus nigra L, de la famille des Salicacées, est une essence dominante le long de nos fleuves et rivières.
Il est appelé aussi Peuplier franc, Peuplier commun, liard, liardin, liardier, piboule, bioule, bioulasse …
C’est un arbre pouvant atteindre une trentaine de mètres de haut, exceptionnellement 45 m, et
affectionnant les terrains humides ou marécageux. Il est donc un élément essentiel des ripisylves.
Ses grandes feuilles en losange, bronze à l’état jeune, deviennent vert éclatant puis jaunissent en automne.
Portées par un fin pétiole, elles donnent l’impression d’un mouvement constant.
Son écorce lisse, mince et grise devient rugueuse et profondément cannelée avec l’âge. Il rejette assez
facilement de souche, drageonne et se bouture facilement.
C’est une espèce dioïque (mâles et femelles sur différents individus) qui fleurit de mars à avril en chatons
pendants ; ceux des mâles sont rouges alors que les chatons femelles sont de couleur vert-jaune.
Les fruits sont des capsules ovoïdes libérant une sorte de coton contenant les graines. C’est ce coton
gênant les bêtes pour paître qui aurait fait privilégier les arbres mâles, menaçant l’espèce de disparition
dans nos régions.
Les utilisations :
Les bourgeons de peuplier noirs, gorgés de propolis, sont utilisés en médecine non conventionnelle.
Le bois de peuplier noir, léger, tendre, homogène, blanc sans aubier distinct, facile à travailler, entre dans la confection de nombreux produits, pâte à papier, emballages, intérieurs de bateaux, panneaux de fibres ou de particules, contre plaqué, car sa souplesse facilite le déroulage. C’est un bois qui a une durée de vie très longue et qui ne se dégrade, en l’état naturel, que s’il est exposé à l’eau.
Les menaces :
Aujourd’hui, la diversité de cette espèce est menacée par les activités humaines, extraction de granulats, pompage de l’eau, endiguement et chenalisation de cours d’eau, et par les hybridations possibles des peupliers noirs sauvages avec les peupliers ornementaux et cultivés, engendrant une pollution génétique et une réduction de la diversité génétique.
Le peuplier d’Italie, ïtalica » (syn. Populus pyramidalis), est le plus connu des cultivars; c’est un arbre mâle, apprécié pour son port colonnaire étroit et sa croissance rapide.
Les animaux domestiques et sauvages peuvent occasionner de lourds dégâts dans les plantations :
chevreuil et cerf provoquent des dégâts par frottement de leurs bois sur les jeunes arbres et par la consommation d’écorce en hiver ou au printemps.
Lapin, rat musqué et ragondin écorcent aussi le pied de l’arbre sur 20 à 50 cm de haut. De plus, rat musqué et ragondin creusent les berges, ce qui peut déstabiliser la première ligne de peupliers.
L’écureuil est à l’origine d’écorçage dans la partie supérieure des arbres (à 6 – 8 mètres de haut en général). La cime casse au niveau de la partie écorcée lors d’un coup de vent. Aucun moyen de lutte n’est applicable car cet animal est protégé.
Les moyens de lutte préventifs sont le contrôle de l’état sanitaire des plants sortant de pépinière et la pratique d’une culture soignée : fertilisation, désherbage, travail du sol., en l’absence de traitements insecticides homologués.
Les moyens curatifs sont la destruction des rameaux atteints et des plants attaqués, et l’injection de produit insecticide dans les galeries creusées par les insectes.
Un programme national de conservation des ressources génétiques du Peuplier noir est engagé depuis 1991, animé par l’Institut National de la Recherche Agronomique d’Orléans. Dans le cadre européen le peuplier noir est aussi inscrit au réseau EUFORGEN dont l’objectif est de faciliter le transfert d’infonnations concernant le peuplier noir entre les différents pays membres.
Recensement des peupliers noirs loudunais :
Le peuplier noir indigène dit « bouillard » ou en Loudunais « hiard », « liard » ou « ziard » faisait partie de ces essences qui ont joué un rôle important dans nos campagnes et qui sont tombés dans l’oubli aujourd’hui. Pire encore, il est devenu impossible d’acheter cet arbre en France où les vieux sujets séculaires ne se comptent plus que par diz.aines. Le Pays Loudunais en recèle justement quelques unités :
– Saint-Cassien – route de Silly – à gauche chemin avant Briande – 2 unités
– Triou – route de Martaizé – 1 unité
– Triou – RD 34 7 – 1 unité
– Aulnay – route de la Chaussée – bois – 1 unité
– Les Chauleries – près de la RD 34 7 – 1 unité
– Saint-Clair -entrée route d’ Aulnay – 1 unité
– Renoué – pJaine sur senessais – 1 unité
– Trois-Moutiers – route de Raslay – 1 unité
– Monts-sur-Guesnes – Albizé – 2 unités (haut et bas de ferme).
– Ouzilly -route de Saint-Clair – 1 unité
– Arçay – bas butte de Marcoux – 1 unité
– Roiffé – bas Eteme – prairies – plusieurs unités
– Roiffé (entre croix de chaume et Eteme)
– Verrue -Taupinet-! unité
– Ceaux en Loudun – chemin entrée d’ Arbonneau et chemin derrière étang
– Bournand – entrée village en venant du carrefour du Poteau
(Extrait de la Lettre d’information du Pays Loudunais n »48 de janvierfévrier2008)
Paru dans la « Feuille Arbrissel » N°14
Pour les informations contenues, tenir compte de la date de parution de cet article.