Drainée, défrichée, cultivée ou reconvertie en peupleraie, la zone humide est le milieu naturel le plus menacé de notre campagne, et avec elle une cohorte de plantes et d’animaux qui y sont associés. Profitons de l’aubaine pour apprécier à sa juste valeur ce modeste biotope aux eaux stagnantes et les quelques trésors qui y ont trouvé refuge.
La faune
Même si l’eau attire de nombreux animaux, tous ne sont pas liés par intérêt vital à ce précieux élément. Certains, comme les fauvettes, rousserolles et phragmites, oiseaux spécialisés dans la capture d’insectes, trouvent grand profit à s’installer aux abords de l’eau où ceux-ci abondent. Mais elles peuvent occasionnellement se passer de ces milieux; tout comme la couleuvre à collier qui, dans ces zones fraîches, diversifie son régime alimentaire.
Par contre, une faune plus spécialisée a réellement besoin de l’eau pour vivre, comme la poule d’eau, le martin-pêcheur, la libellule ou la grenouille verte, mais surtout une myriade de petits invertébrés et de micro-organismes qui jouent un rôle vital dans la grande chaîne de la vie. Voilà pourquoi le problème lié à la disparition des zones humides est sous-estimé et préjudiciable à notre avenir.
Epilobe – Epilobium hirsutum
Plante familière des lieux humides. Jolie fleur en entonnoir dont les stigmates forment une croix caractéristique.
Massette – Typha latifolia
La massette peuple les fossés et les eaux peu profondes du monde entier. Les épis femelles, cylindriques, se dressent fièrement dans les roselières. A l’instar des joncs et des roseaux, la massette régresse inexorablement.
Prêle – Equisetum arvense
La reine des talus frais est une curieuse plante sans graines, descendant de plantes géantes vivant il y a plus de trois cents millions d’années. Sa reproduction est assurée par des spores contenues par milliards dans d’étranges massettes émergeant avant la plante verte au printemps. Les selsminéraux qu’elle contient en abondance lui offrent de grandes vertus médicinales.
Hièble – Sambucus ebulus
Attention! Il ne faut pas confondre ce sureau nain, petite plante herbacée des zones fraîches et fertiles, avec son cousin le sureau noir qui est un arbre portant d’excellents fruits en ombelles. A cent mètres de là, en remontant vers le nord, vous rencontrerez une belle station. Prudence avec les enfants, les fruits sont toxiques!
Pulicaire – Pulicaria dysenterica
Cette plante aux jolies fleurs jaunes s’étale dans les fossés humides. Son odeur désagréable et sa saveur amère ne doivent pas faire oublier son intérêt médicinal, notamment son succès pour réduire bosses et contusions, à l’instar de l’arnica.
Menthe aquatique – Mentha aquatica
Les terrains détrempés d’Europe ne seraient pas tout à fait les mêmes sans la menthe aquatique, plante parfumée qui se distingue des autres menthes grâce à ses sommités fleuries arrondies.
Salicaire – Lythrum sacaria
La grande salicaire accompagne souvent l’eupatoire et l’épilobe dans la colonisation des lieux humides. C’est une plante médicinale réputée pour ses propriétés astringentes.
Eupatoire – Eupatorium cannabinum
L’eupatoire à feuilles de chanvre, aux fleurs caractéristiques surmontées de poils touffus, affectionne les lieux inondés. Les feuilles fraîches sont très utiles pour accélérer la cicatrisation des plaies.
Jonc epars – Juncus effusus
Avec les carex et les roseaux, les joncs colonisent les lieux marécageux où ils poussent en touffes serrées. Autrefois, les joncs étaient très utilisés, en vannerie, en tonnellerie, où leurs tiges creuses remplies de moelle faisaient véritablement des merveilles.